RESUME DES CARACTERISTIQUES DU PRODUIT
1. NOM DU MEDICAMENT VETERINAIRE

DRAXXIN KP 100 MG/ML + 120 MG/ML SOLUTION INJECTABLE POUR BOVINS



2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE

Chaque mL contient :

 

 

 

Substances actives :

 

Tulathromycine ……………………..

100 mg

Kétoprofène …………………………

120 mg

 

Excipients :

Composition qualitative en excipients et autres composants

Composition quantitative si cette information est essentielle à une bonne administration du médicament vétérinaire

Monothioglycérol

5 mg

Propylèneglycol

/

Acide citrique (E 330)

/

Acide chlorhydrique concentré

(pour l’ajustement du pH)

/

Hydroxyde de sodium (pour l’ajustement du pH)

/

Pyrrolidone

/

Eau pour préparations injectables

/

 

Solution incolore à jaune / vert-jaune, sans particule visible.



3. INFORMATIONS CLINIQUES

3.1 Espèces cibles

Bovins.



3.2 Indications d'utilisation pour chaque espèce cible

Traitement des pathologies respiratoires bovines (PRB), associées à de l’hyperthermie, due à Mannheimia haemolytica, Pasteurella multocida, Histophilus somni et Mycoplasma bovis sensibles à la tulathromycine.



3.3 Contre-indications

Ne pas utiliser en cas d’hypersensibilité aux substances actives ou à l’un des excipients.

Ne pas utiliser simultanément avec d’autres macrolides ou lincosamides (voir rubrique 3.4).

Ne pas utiliser chez des animaux souffrant de lésions gastro-intestinales, de diathèse hémorragique, d’anomalie de la formule sanguine, de troubles hépatique, rénal ou cardiaque.



3.4 Mises en garde particulières

Une résistance croisée se produit avec d’autres macrolides. Ne pas administrer simultanément avec d’autres antimicrobiens ayant un mode d’action similaire, tels que les macrolides ou les lincosamides.



3.5 Précautions particulières d'emploi

Ce médicament vétérinaire ne contient aucun conservateur antimicrobien.



Précautions particulières pour une utilisation sûre chez les espèces cibles

L’utilisation du médicament vétérinaire doit être fondée sur des tests d’identification et de sensibilité du(des) pathogène(s) cible(s). Si ce n’est pas possible, le traitement doit se baser sur les informations épidémiologiques et la connaissance de la sensibilité de la bactérie cible à l’échelle de l’exploitation, ou à l’échelle locale / régionale.

L’utilisation du médicament vétérinaire doit prendre en compte les politiques officielles, nationales et régionales d’utilisation des antimicrobiens.

 

L’utilisation du médicament vétérinaire en dehors des recommandations du RCP peut augmenter la prévalence des bactéries résistantes à la tulathromycine et peut diminuer l’efficacité du traitement avec d’autres macrolides, lincosamides et streptogramines du groupe B en raison de la possibilité de résistance croisée (résistance MLSB).

 

Les AINS ont la capacité d’induire des ulcérations gastrointestinales, en particulier chez les animaux âgés et les jeunes veaux. L’utilisation concomitante du médicament vétérinaire avec d’autres médicaments anti-inflammatoires (AINS) ou médicaments anti-inflammatoires stéroïdiens (par ex. corticostéroïdes) doit être évitée dans les premières 24 heures de traitement. Ensuite, tout traitement concomitant avec des AINS et des médicaments anti-inflammatoires stéroïdiens doit être surveillé étroitement. L’utilisation du médicament vétérinaire (qui contient du kétoprofène) chez les animaux âgés ou les animaux de moins de 6 semaines ne doit se faire qu’après évaluation du rapport bénéfice/risque établie par le vétérinaire responsable.

 

Eviter l’utilisation chez les animaux déshydratés, hypovolémiques, ou présentant une hypotension nécessitant une réhydratation parentérale car il pourrait exister un risque potentiel de toxicité rénale.

 

L’injection intra-artérielle ou intraveineuse doit être évitée.



Précautions particulières à prendre par la personne qui administre le médicament vétérinaire aux animaux

- Ce médicament vétérinaire peut provoquer une hypersensibilité (allergie). Les personnes présentant une hypersensibilité connue à la tulathromycine, au kétoprofène ou aux médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) doivent éviter tout contact avec le médicament vétérinaire. En cas de contact cutané accidentel, laver immédiatement la peau avec du savon et de l’eau.

- Ce médicament vétérinaire peut causer des effets indésirables après exposition cutanée et auto-injection. Prendre garde à éviter tout contact cutané et auto-injection accidentelle. En cas d’auto-injection accidentelle, demandez immédiatement conseil à un médecin et montrez-lui la notice ou l’étiquette.

- Les AINS, tels que le kétoprofène, peuvent altérer la fertilité et être nocifs pour l’enfant à naître. Les femmes enceintes, les femmes en âge de procréer et les hommes ayant l’intention d’avoir des enfants doivent faire extrêmement attention en manipulant ce médicament vétérinaire.

- Ce médicament vétérinaire est irritant pour les yeux. Eviter tout contact avec les yeux. En cas de contact accidentel avec les yeux, rincer immédiatement et abondamment à l’eau claire. Si l’irritation persiste, demander immédiatement conseil à un médecin et lui montrer la notice.

- Se laver les mains après utilisation.



Précautions particulières concernant la protection de l'environnement

Sans objet.



Autres précautions

3.6 Effets indésirables

Bovins :

 

Très fréquent

( > 1 animal / 10 animaux traités) :

douleur au site d’injection 1

gonflement au site d’injection 1,2

réaction au site d’injection 2

œdème au site d’injection 2

fibrose au site d’injection 2

hémorragie au site d’injection 2

Très rare

( < 1 animal / 10 000 animaux traités, y compris les cas isolés):

troubles de l'appareil digestif

troubles rénaux

réaction d’hypersensibilité (par exemple : anaphylaxie, dyspnée, collapsus) 3

 

1 Pouvant persister jusqu’à 32 jours après injection.

2 Les réactions pathomorphologiques au site d’injection sont présentes approximativement 32 jours après l’injection.

3 En cas de réaction allergique ou anaphylactique, un traitement symptomatique approprié doit être administré immédiatement.

 

Il est important de notifier les effets indésirables. La notification permet un suivi continu de l’innocuité d’un médicament vétérinaire. Les notifications doivent être envoyées, de préférence par l’intermédiaire d’un vétérinaire, soit au titulaire de l’autorisation de mise sur le marché, soit à l’autorité nationale compétente par l’intermédiaire du système national de notification. Voir également la rubrique 16 de la notice pour les coordonnées respectives.



3.7 Utilisation en cas de gestation, de lactation ou de ponte

Gestation et lactation :

 

Les études de laboratoire avec la tulathromycine sur les rats et les lapins n’ont pas mis en évidence d’effet tératogènes, foetotoxiques ou maternotoxiques. Les études avec le kétoprofène chez les espèces de laboratoire (rats, souris et lapins) n’ont pas mis en évidence d’effet tératogènes, mais des effets sur la fertilité, une toxicité maternelle et une embryotoxicité ont été observés. Les AINS, ainsi que les autres inhibiteurs de prostaglandines, sont connus pour avoir des effets indésirables sur la gestation et/ou le développement embryo-fœtal. L’innocuité de l’association de la tulathromycine et du kétoprofène n’a pas été établie en cas de gestation ou lactation pour les espèces cibles. L’utilisation ne doit se faire qu’après évaluation du rapport bénéfice/risque établie par le vétérinaire responsable.



3.8 Interactions médicamenteuses et autres formes d'interactions

Ne pas utiliser de façon concomitante avec un autre médicament vétérinaire diurétique, néphrotoxique, ou avec des anticoagulants.



3.9 Voies d'administration et posologie

Voie sous-cutanée.

Une injection unique par voie sous-cutanée de 2,5 mg de tulathromycine/kg de poids vif et 3 mg de kétoprofène/kg de poids vif (équivalant à 1 mL de produit/40 kg de poids vif). Pour le traitement de bovins pesant plus de 400 kg de poids vif, diviser la dose de manière à ne pas injecter plus de 10 mL de produit au même site d’injection.

Pour s’assurer d’un dosage correct, le poids de l’animal doit être déterminé aussi précisément que possible pour éviter un sous-dosage.

 

Pour les pathologies respiratoires, il est recommandé de traiter les animaux en phase précoce de maladie et d’évaluer la réponse au traitement dans les 48 heures suivant l’injection. Si les signes cliniques de pathologie respiratoire persistent ou augmentent, ou en cas de rechute, le traitement doit être changé en utilisant un autre antibiotique et poursuivi jusqu’à ce que les signes cliniques disparaissent.

Si une température corporelle élevée persiste 24 heures après le début du traitement, le vétérinaire responsable doit évaluer la nécessité d’un traitement antipyrétique supplémentaire.

 

Le bouchon peut être percé en toute sécurité jusqu’à 20 fois. Lors du traitement de l’ensemble d’un groupe d’animaux, placer une aiguille de prélèvement dans le bouchon du flacon ou utiliser une seringue automatique afin d’éviter un nombre excessif de ponction du bouchon. L’aiguille de prélèvement doit être retirée à l’issue du traitement.



3.10 Symptômes de surdosage (et, le cas échéant, conduite d'urgence et antidotes)

A des posologies 3 et 5 fois supérieures à la dose recommandée, des signes transitoires de douleur et/ou de gonflement au site d’injection ont duré, dans certains cas, jusqu’à 32 jours. De plus, des signes transitoires attribués à une gêne (douleur) au site d’injection ont été observés, notamment une agitation, des mouvements de tête, du grattage du sol et une diminution de la consommation alimentaire de courte durée.

Des érosions microscopiques de la muqueuse pylorique de l’abomasum ont été observées à 3 et 5 fois la dose recommandée. Une administration répétée peut entrainer une toxicité gastrique. Une légère dégénérescence du myocarde a été observée chez les bovins ayant reçu 5 à 6 fois la dose recommandée.



3.11 Restrictions d'utilisation spécifiques et conditions particulières d'emploi, y compris les restrictions liées à l'utilisation de médicaments vétérinaires antimicrobiens et antiparasitaires en vue de réduire le risque de développement de résistance

Sans objet.



3.12 Temps d'attente

Viande et abats : 50 jours.

Ne pas utiliser chez les animaux producteurs de lait destiné à la consommation humaine.

Ne pas utiliser chez les animaux gestants producteurs de lait destiné à la consommation humaine au cours des 2 mois précédant la mise bas.



4. INFORMATIONS PHARMACOLOGIQUES

4.1 Code ATCvet

QJ01FA99



4.2 Propriétés pharmacodynamiques

La tulathromycine est un agent antimicrobien semi-synthétique de la famille des macrolides, issue d’un processus de fermentation. Elle se différencie de beaucoup d’autres macrolides par sa longue durée d’activité qui est en partie due à ses 3 groupes aminés, c’est pourquoi elle fait partie de la sous-classe des triamilides.

 

Les macrolides sont des antibiotiques qui ont une activité bactériostatique, ils inhibent la biosynthèse des protéines grâce à leur liaison sélective à l’ARN du ribosome bactérien. Ils agissent en stimulant la dissociation du peptidyl-ARNt et du ribosome pendant le processus de translocation.

 

La tulathromycine a une activité in vitro sur Mannheimia haemolytica, Pasteurella multocida, Histophilus somni et Mycoplasma bovis, les bactéries pathogènes les plus fréquemment rencontrées dans les pathologies respiratoires bovines. Une augmentation des valeurs de Concentration Minimale Inhibitrice (CMI) a été trouvée pour certains isolats d’Histophilus somni.

 

Le CLSI (Clinical and Laboratory Standards Institute) a déterminé les seuils cliniques des CMI pour la tulathromycine vis-à-vis de M. haemolytica, P. multocida, et H. somni d’origine respiratoire bovine comme ≤16 μg/mL « sensible » et ≥ 64 μg/mL « résistant ».  Le CLSI a également publié des concentrations critiques cliniques pour la tulathromycine basées sur la méthode de diffusion sur disque (document CLSI VET08, 4e édition, 2018). Ni l’EUCAST, ni le CLSI n’ont développé de méthode standard pour tester la sensibilité des agents antibactériens vis-à-vis des espèces de mycoplasmes vétérinaires et donc aucun critère d’interprétation n’a été déterminé.

 

La résistance aux macrolides peut se développer par des mutations dans les gènes codant pour l’ARN ribosomal (ARNr) ou certaines protéines ribosomales ; par modification enzymatique (méthylation) du site cible de l’ARNr 23S, donnant généralement des résistances croisées avec les lincosamides et les streptogramines du groupe B (résistance MLSB) ; par inactivation enzymatique ou par efflux des macrolides. La résistance MLSB peut être constitutive ou inductible. La résistance parmi les bactéries responsables de MRB peut être chromosomique ou plasmidique et être transférable si elle est associée à des transposons, des plasmides, des éléments intégratifs et conjugatifs. De plus, la plasticité du génome de Mycoplasma est renforcée par le transfert horizontal de gros fragments chromosomiques.

 

En plus de ses propriétés antimicrobiennes, la tulathromycine a montré des actions immunomodulatrices et anti-inflammatoires dans des études expérimentales. Dans les cellules polynucléaires neutrophiles (PNN) des bovins, la tulathromycine induit une apoptose (mort cellulaire programmée) et la clairance des cellules apoptotiques par les macrophages. Cela induit une diminution de la production des leucotriènes B4 et CXCL-8 médiateurs pro-inflammatoires, ainsi que la production d’un médiateur lipidique anti-inflammatoire, la lipoxine A4, qui favorise la résolution de l’inflammation.

 

Le kétoprofène est une substance qui appartient à la famille des médicaments Anti-Inflammatoires Non Stéroïdiens (AINS). Le kétoprofène a des propriétés anti-inflammatoires, analgésiques et antipyrétiques. Tous les aspects de ses mécanismes d’action ne sont pas connus. Les effets du kétoprofène sont partiellement obtenus par l’inhibition de la synthèse des prostaglandines et des leucotriènes, agissant respectivement sur la cyclooxygénase et la lipooxygénase. La formation de bradykinine est également inhibée. Le kétoprofène inhibe l’agrégation plaquettaire des thrombocytes.



4.3 Propriétés pharmacocinétiques

Après co-administration par voie sous-cutanée de la formulation combinée, à 2,5 mg de tulathromycine/kg de poids vif, la concentration plasmatique maximale (Cmax) est d’environ 0,4 µg/mL et est atteinte environ 3 heures après l’administration (Tmax). Les pics de concentrations sont suivis par une diminution lente de l’exposition systémique avec une demi-vie (T½) de 85 heures dans le plasma.

 

De plus, après injection sous-cutanée de l’association tulathromycine-kétoprofène, l'aire sous la courbe AUC(0-t) de la tulathromycine s’est révélée bio-équivalente à l’AUC(0-t) d’une injection sous-cutanée de tulathromycine 100 mg/mL pour bovins. Cette association a une Cmax en tulathromycine plus faible, et le taux d’absorption est diminué comparé à l’administration des composés séparément.

 

Concernant le kétoprofène, après injection de l’association, à 3 mg de kétoprofène/kg de poids vif, la pharmacocinétique du kétoprofène est caractérisée par une cinétique flip-flop. La Cmax plasmatique moyenne est de 2 μg/mL, elle est atteinte au bout de 4 heures en moyenne. La demi-vie terminale du kétoprofène est marquée par une absorption lente et est estimée à 6,8 heures.

 

De plus, après injection sous-cutanée de l’association tulathromycine-kétoprofène, il existe un retard de l’absorption avec un plus faible pic de concentration et une demi-vie d’élimination plus longue du kétoprofène, comparativement au composé seul.

 

Le kétoprofène dans l’association est un mélange racémique de deux énantiomères, S(+) et R(-). Les modèles in vitro laissent penser que l’énantiomère S(+) est 250 fois plus actif que l’énantiomère R(-). Chez les bovins, on a observé 31% de transformation de l’énantiomère R-kétoprofène en S-kétoprofène après injection intraveineuse de R-kétoprofène.



Propriétés environnementales

5. DONNÉES PHARMACEUTIQUES

5.1 Incompatibilités majeures

En l’absence d’études de compatibilité, ce médicament vétérinaire ne doit pas être mélangé avec d’autres médicaments vétérinaires.



5.2 Durée de conservation

Durée de conservation du médicament vétérinaire tel que conditionné pour la vente : 2 ans.

Durée de conservation après première ouverture du conditionnement primaire : 56 jours.



5.3 Précautions particulières de conservation

Ne pas congeler.



5.4 Nature et composition du conditionnement primaire

Flacon verre type I ambré avec un bouchon chlorobutyle recouvert de fluoropolymère et une capsule aluminium



5.5 Précautions particulières à prendre lors de l'élimination de médicaments vétérinaires non utilisés ou de déchets dérivés de l'utilisation de ces médicaments

Utiliser les dispositifs de reprise mis en place pour l’élimination de tout médicament vétérinaire non utilisé ou des déchets qui en dérivent, conformément aux exigences locales et à tout système national de collecte applicable au médicament vétérinaire concerné.

Ne pas jeter les médicaments dans les égouts ou dans les ordures ménagères.



6. NOM DU TITULAIRE DE L'AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHÉ

ZOETIS FRANCE
10 RUE RAYMOND DAVID
92240 MALAKOFF
FRANCE



7. NUMÉRO(S) D'AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHÉ

FR/V/4123188 9/2020

Boîte de 1 flacon de 50 mL
Boîte de 1 flacon de 100 mL
Boîte de 1 flacon de 250 mL

Toutes les présentations peuvent ne pas être commercialisées.



8. DATE DE PREMIÈRE AUTORISATION

29/05/2020



9. DATE DE LA DERNIÈRE MISE À JOUR DU RÉSUMÉ DES CARACTÉRISTIQUES DU PRODUIT

26/04/2023



MARCHES LIMITES

CIRCONSTANCES EXCEPTIONNELLES

10. CLASSIFICATION DES MEDICAMENTS VETERINAIRES

Médicament vétérinaire soumis à ordonnance.

 

Des informations détaillées sur ce médicament vétérinaire sont disponibles dans la base de données de l’Union sur les médicaments (https://medicines.health.europa.eu/veterinary).